FT-CI

DÉCRETS, PASSAGES EN FORCE ET LÉGISLATION ANTI-GRÈVE

Argentine. Le gouvernement Macri, à droite toute !

24/02/2016

Argentine. Le gouvernement Macri, à droite toute !

Le président argentin Mauricio Macri, fraichement élu, a rapidement montré jusqu’à quel point il souhaitait incarner un tournant droitier. Ses premières mesures ont induit l’augmentation des tarifs des services publics, la négociation avec les fonds vautour pour payer la dette, le licenciement de milliers de contractuels embauchés par l’Etat et la dévaluation de la monnaie - ce qui signifie inflation et perte de pouvoir d’achat pour tous. Maintenant il veut instaurer un “protocole” selon lequel la police réprimera systématiquement toute mobilisation impliquant une perturbation de la circulation.

Gouverner par ordonnance

Si ces « mesures fortes » pourraient laisser penser le contraire, Macri n’a en réalité pas de majorité parlementaire. Il a gagné les présidentielles en surfant sur l’érosion du Kirchnérisme, au pouvoir depuis 12 ans en Argentine, et qui, de surcroit, présentait un candidat au profil et au programme aussi droitiers que les siens. Lors du premier tour, Macri - qui était à la tête d’une coalition d’opposition - avait fait un peu plus de 30 % et arrivait en deuxième position.

Comment fait un gouvernement pour mettre en place des mesures si importantes sans majorité parlementaire ? Faute d’un soutien d’autres partis, il gouverne par ordonnance en usant et abusant des « décrets de nécessité et urgence », méthode similaire à l’emploi du 49-3 en France, mais moins restrictive.

Des conflits sociaux en vue

La situation en Argentine s’annonce mouvementée et ces premières attaques contre le monde du travail ne passeront pas comme une lettre à la poste. Le dernier gouvernement Kirchner avait déjà dû faire face à une série de luttes, certaines très dures, contre des licenciements dans le secteur privé. Le très bon score de l’extrême gauche lors des élections est un exemple de cette situation sous haute tension.

Même si les licenciements dans le secteur public impliquent une riposte assez importante, ce qui va déterminer la situation dans les prochains mois, c’est la négociation salariale paritaire annuelle. En Argentine, l’été est en train de finir et une série de négociations salariales vont commencer. Avec la forte inflation des derniers mois, un bras de fer va se jouer entre les travailleurs - qui ne veulent pas voir leur pouvoir d’achat réduit à peau de chagrin- et le gouvernement - qui souhaite mettre un plafond le plus bas possible aux augmentations salariales.
On a pu avoir un avant-goût du climat de colère contre les décrets de Macri, sa loi antigrève et ses licenciements à la chaîne avec le débrayage des agents de la Fonction publique qui a paralysé, hier, le centre de Buenos Aires. Bien que le principal syndicat de branche, l’Association des Travailleurs d’Etat (ATE), avait rejeté l’idée d’avoir recours à des barrages sur les principaux axes de la capitale, les coupures se sont multipliées, à l’initiative des équipes syndicales combatives de base ainsi que des militants d’extrême gauche, avec un piquet massif à l’angle des avenues Callao et Corrientes, dans le centre de la capitale, organisé par le Parti des Travailleurs Socialistes (PTS).

Que faire de la colère sociale ?

Le nouveau “protocole” de Macri, n’est pas une loi car il n’y a eu aucun débat au parlement ni rien de ce style, seulement des déclarations à la presse. Il implique que toute manifestation qui perturberait la circulation serait immédiatement dispersée.

L’Argentine est connue de par le monde comme le pays des “piquets”. Depuis 20 ans les blocages de routes, d’avenues, d’autoroutes sont utilisés comme moyens de manifester la colère sociale. Dès qu’il y a une grève ou un conflit social, ceux qui protestent se rendent sur l’axe routier le plus important de la zone et bloquent la circulation. C’est un pays où le monde du travail a toujours su se faire entendre et obliger les médias à parler de leur situation. C’est aussi le pays où toutes les tentatives pour exiger un dépôt en préfecture pour une manifestation sont tombées à l’eau.

Avec cette mesure Macri espère, par la répression, en finir avec les manifestations de rue et empêcher aux travailleurs de faire entendre leurs revendications.

À n’en pas douter, la visite officielle de Hollande en Argentine, qui se tiendra dans quelques jours, sera des plus fructueuses. Les deux présidents pourront à loisir discuter de leurs projets liberticides.

Notes liées

No hay comentarios a esta nota

Journaux

  • PTS (Argentina)

  • Actualidad Nacional

    MTS (México)

  • EDITORIAL

    LTS (Venezuela)

  • DOSSIER : Leur démocratie et la nôtre

    CCR NPA (Francia)

  • ContraCorriente Nro42 Suplemento Especial

    Clase contra Clase (Estado Español)

  • Movimento Operário

    MRT (Brasil)

  • LOR-CI (Bolivia) Bolivia Liga Obrera Revolucionaria - Cuarta Internacional Palabra Obrera Abril-Mayo Año 2014 

Ante la entrega de nuestros sindicatos al gobierno

1° de Mayo

Reagrupar y defender la independencia política de los trabajadores Abril-Mayo de 2014 Por derecha y por izquierda

La proimperialista Ley Minera del MAS en la picota

    LOR-CI (Bolivia)

  • PTR (Chile) chile Partido de Trabajadores Revolucionarios Clase contra Clase 

En las recientes elecciones presidenciales, Bachelet alcanzó el 47% de los votos, y Matthei el 25%: deberán pasar a segunda vuelta. La participación electoral fue de solo el 50%. La votación de Bachelet, representa apenas el 22% del total de votantes. 

¿Pero se podrá avanzar en las reformas (cosméticas) anunciadas en su programa? Y en caso de poder hacerlo, ¿serán tales como se esperan en “la calle”? Editorial El Gobierno, el Parlamento y la calle

    PTR (Chile)

  • RIO (Alemania) RIO (Alemania) Revolutionäre Internationalistische Organisation Klasse gegen Klasse 

Nieder mit der EU des Kapitals!

Die Europäische Union präsentiert sich als Vereinigung Europas. Doch diese imperialistische Allianz hilft dem deutschen Kapital, andere Teile Europas und der Welt zu unterwerfen. MarxistInnen kämpfen für die Vereinigten Sozialistischen Staaten von Europa! 

Widerstand im Spanischen Staat 

Am 15. Mai 2011 begannen Jugendliche im Spanischen Staat, öffentliche Plätze zu besetzen. Drei Jahre später, am 22. März 2014, demonstrierten Hunderttausende in Madrid. Was hat sich in diesen drei Jahren verändert? Editorial Nieder mit der EU des Kapitals!

    RIO (Alemania)

  • Liga de la Revolución Socialista (LRS - Costa Rica) Costa Rica LRS En Clave Revolucionaria Noviembre Año 2013 N° 25 

Los cuatro años de gobierno de Laura Chinchilla han estado marcados por la retórica “nacionalista” en relación a Nicaragua: en la primera parte de su mandato prácticamente todo su “plan de gobierno” se centró en la “defensa” de la llamada Isla Calero, para posteriormente, en la etapa final de su administración, centrar su discurso en la “defensa” del conjunto de la provincia de Guanacaste que reclama el gobierno de Daniel Ortega como propia. Solo los abundantes escándalos de corrupción, relacionados con la Autopista San José-Caldera, los casos de ministros que no pagaban impuestos, así como el robo a mansalva durante los trabajos de construcción de la Trocha Fronteriza 1856 le pusieron límite a la retórica del equipo de gobierno, que claramente apostó a rivalizar con el vecino país del norte para encubrir sus negocios al amparo del Estado. martes, 19 de noviembre de 2013 Chovinismo y militarismo en Costa Rica bajo el paraguas del conflicto fronterizo con Nicaragua

    Liga de la Revolución Socialista (LRS - Costa Rica)

  • Grupo de la FT-CI (Uruguay) Uruguay Grupo de la FT-CI Estrategia Revolucionaria 

El año que termina estuvo signado por la mayor conflictividad laboral en más de 15 años. Si bien finalmente la mayoría de los grupos en la negociación salarial parecen llegar a un acuerdo (aún falta cerrar metalúrgicos y otros menos importantes), los mismos son un buen final para el gobierno, ya que, gracias a sus maniobras (y las de la burocracia sindical) pudieron encausar la discusión dentro de los marcos del tope salarial estipulado por el Poder Ejecutivo, utilizando la movilización controlada en los marcos salariales como factor de presión ante las patronales más duras que pujaban por el “0%” de aumento. Entre la lucha de clases, la represión, y las discusiones de los de arriba Construyamos una alternativa revolucionaria para los trabajadores y la juventud

    Grupo de la FT-CI (Uruguay)